(Pour celles et ceux concernés par l'exploitation des gaz de shale (schistes.)
JE : Reportage sur les retombées économiques de l'extraction des gaz de schiste (diffusé la semaine dernière)
Qui est Raymond Savoie en rapport avec le gaz de schiste du Québec???
Il a fait partie du Conseil des ministres durant l'ensemble de ses deux mandats. Le premier ministre Robert Bourassa l'a successivement nommé ministre délégué aux Mines (1985-1990), ministre délégué aux Affaires autochtones (1986-1989), ministre délégué au Développement régional (1989-1990) et ministre du Revenu (1990-1994). http://fr.wikipedia.org/wiki/Raymond_Savoie
Raymond Savoie fait la promotion du gaz de schiste
Figure bien connue en Abitibi, l'ancien ministre libéral Raymond Savoie se retrouve au cœur du débat sur l'exploration du gaz de schiste au Québec.
Et Lucien Bouchard, lui, le Lulu national unijambiste voltigeur à sa façon, qui est-il, que fait-il depuis son retrait de la vie politique???
Avocat membre du Barreau, est un très habile négociateur dont les services professionnels très recherchés par les affairistes, a accepté de défendre les intérêts des compagnies pétrolières et gazières face au gouvernement fantoche de Jean Desmarais Charest (voir p.j.) et contre les intérêts à court, moyen et long terme de la population québécoise. Le 25 janvier 2011, Lucien Bouchard est nommé président du conseil d'administration de l'Association pétrolière et gazière du Québec (APGQ) afin de convaincre la population du bien fondé du développement de cette filière énergétique. Il entre en fonction le 21 février 2011 en remplacement d'André Caillé.
Et le bon Québécois qu'est le bon contribuable docile et bien obéissant, lui dans tout ça, que fait-il ? Hein hein, que fait-il ?
Il continu en majorité d'aduler un imposteur sans vergogne qui accusait publiquement le bon contribuable québécois d'être paresseux, de ne pas travailler assez fort…
À bon entendeur.
De : helene hainault
Envoyé : 20 février 2011 09:39
À : Jean-Paul De Montréal
Objet : Re: Shefford, février 2011- Une bombe à retardement écologique et financière: l'après gaz de schiste! Marc Durand, doct-ing géologue Professeur retraité dépt. Sciences de la terre, UQAM (Faire suivre en grand nombre)
Importance : Haute
Envoyé : 20 février 2011 09:39
À : Jean-Paul De Montréal
Objet : Re: Shefford, février 2011- Une bombe à retardement écologique et financière: l'après gaz de schiste! Marc Durand, doct-ing géologue Professeur retraité dépt. Sciences de la terre, UQAM (Faire suivre en grand nombre)
Importance : Haute
Cher Jean-Paul, l'ingénieur du Gros Bon Sens,
Merci pour ton soutien et tes démarches. Je ne sais pas où tu demeures et si tu es concerné directement par ce problème.
Je vais faire circuler ton message sur mon groupe international Passeurs d'étoiles, car nous avons des informations de la France aussi, et l'envoyer au Comité des Gaz de schiste de Saint-Denis-sur-Richelieu.
La lettre de l'ingénieur, le Dr Marc Durand, je l'ai reçu la semaine dernière et je l'ai envoyée au Comité des Gaz de shciste de Saint-Denis-sur-Richelieu dont je fais moi-même partie. Nous sommes en train de monter un dossier et ici le maire, Jacques Villemaire, et tout le Conseil municipal ont décidé d'appuyer les citoyens aux prises avec ce problème. Le puits de forage commencé l'automne dernier sur la 137 près du village de La Présentation se trouve à 500 mètres de La Grange aux Fées, là où on fait nos ressourcements! J'ai participé à la mafif devant le puits de forage le 27 novembre dernier et ai remis personnellement un dossier d'information à notre député de Verchères, Stéphane Bergeron. Les villages de la Vallée du Richelieu ont décidé d'être solidaires, comme aux temps des Patriotes: Saint-Marc, St-Hilaire, Beloeil, St-Jude, St-Denis, St-Ours, etc. La Maison Nationale des Patriotes est à Saint-Denis aussi, http://www.mndp.qc.ca/, ce qui nous laisse à penser qu'ils ont fait exprès de choisir notre village, si on ne réagit pas, ils vont s'emparer de tout le Québec, c'est-à dire 20,000 puits!
Il y a eu aussi un reportage sur les retombées économiques de l'extraction des gaz de schale à l'émission JE la semaine dernière::
Le 5 mars prochain il y a un spectacle de dénonciation, invités d'honneur: les Zapartistes et Dominic Champagne (voir pièce jointe) et le 10 mars le film Gazland sera présenté gratuitement au cinéma de Beloeil. Il s'en vient aussi une émission comportant des témoignages de citoyens québécois sur cette affaire (soit à la télé ou sur internet) et nous sommes à songer à une stratégie concernant nos comptes de taxes municipales. L'UPA aussi
recommande aux agriculteurs de lutter pour conserver les terres agricoles pour l'agriculture seulement. OUI, nous en sommes rendus là!
Si tu lis le courriel d'hier tu verras que le Québec pourrais faire son propre pétrole à partir de ses propres déchets! Recueillir les déjections polluantes de CO2, élever dans des bassins contrôlés des algues vertes très huileuses avec ce gaz, et recueillir le pétrole ainsi obtenu pour pratiquement rien! S'il y a un pays au monde qui pourrait être autosuffisant en énergies durables, c'est nous! Notre problème c'est qu'on s'en laisse imposer par les uns et les autres au lieu de faire "`à notre manière" et pour nos intérêts.
Merci pour tous les messages envoyés très pertinents dans le contexte actuel
H. Hainault
Comité gaz de schiste de Saint-Denis-sur-Richelieu
----- Original Message -----From: Jean-Paul De MontréalSent: Sunday, February 20, 2011 10:18 AMSubject: TR: Shefford, février 2011- Une bombe à retardement écologique et financière: l'après gaz de schiste! Marc Durand, doct-ing géologue Professeur retraité dépt. Sciences de la terre, UQAM (Faire suivre en grand nombre)
Bonjour,
Je me permets de vous transférer ce courriel que j'ai envoyé au journaliste animateur émérite Jean-François Lépine de Radio-Canada. Souhaitant qu'il décidera de faire un documentaire sérieux made in Quebec sur cette question nationale cruciale que sont les gaz de shale.
Jean-Paul De Montréal (ing.du Gros Bon Sens)
De : Jean-Paul de Montréal [mailto:jeanpaul.massie@sympatico.ca]
Envoyé : 20 février 2011 08:49
À : Jean-François Lépine/Une heure sur Terre
Objet : Shefford, février 2011- Une bombe à retardement écologique et financière: l'après gaz de schiste! Marc Durand, doct-ing géologue Professeur retraité dépt. Sciences de la terre, UQAM (Faire suivre en grand nombre)
Importance : Haute
Monsieur Lépine,
Je vous transmets ce texte du professeur Marc Durand avec un préambule du physicien Pierre Langlois qui nous mettent sérieusement en garde contre l'exploitation des gaz de schistes.
Vous avez participé à la réalisation de la série KRACH : Les dessous de la crise économique mondiale de 2008, où certains individus, (comme le très "affairiste" Secrétaire du Trésor américain, Henry "Hank" Paulson, jusqu'alors considéré au-delà de tout soupçons dans l'opinion publique), ont été décriés par d'autres comme de "dangereux affairistes" voire criminels (impunis en liberté).
Vous êtes donc reconnu pour vos excellents documentaires et c'est pourquoi je fais appel à vous, tentant d'attirer votre attention sur ce sujet très controversé qu'est le gaz de schiste. L'expérience américaine fort documentée en cette matière, montre que depuis 20 ans, des catastrophes monumentales sont survenues aux États-Unis suite à l'exploitation de centaines de milliers de puits de gaz répartis dans 30 états. Des millions d'américains boivent maintenant de l'eau hautement contaminée par des gaz inflammables et des résidus toxiques et mortels provenant de la fracturation hydraulique du shale, comme on devrait le nommer plutôt que l'expression "schiste" consacrée. Ces gens sont des laissés pour contre par l'administration Obama, très hautement infiltrée comme vous le savez déjà, par les affairistes de Wall Street et surtout, par ceux de la Réserve Fédérale.
Gasland VOSTFRGasland est un film documentaire de 2010 écrits et réalisé par Josh Fox. Le film se concentre sur des communautés américaines touchées par le forage du gaz de schiste, et plus précisément sur un procédé connu sous le nom de « fracturation hydraulique ».
Nous savons qu'au Québec et au Canada, que l'empire financier de Paul Desmarais Sr a infiltré les paliers décisionnels les plus élevés des gouvernements. À commencer par le premier ministre du Québec, l'"ineffable" Jean Charest, nous connaissons par le détail les "pions-politiciens" qu'il a fait élire depuis plus de 30 ans à la tête du pays et même en France. Nous connaissons par le détail ceux qui ont trahis la population québécoise et canadienne se vendant corps et âme au plus offrant. À commencer par le Moteur-Roue électrique de l'ingénieur Pierre Couture de TM4, une filiale d'Hydro Québec, nous savons ce qu'ils ont fait pour empêcher les québécois et le monde entier d'accéder aux énergies libres et propres. Nous savons ce qu'ils ont fait pour empêcher le Québec d'être le chef de file mondial dans le domaine de l'auto mue par Moteur-Roues électriques. Nous savons ce qu'ils ont fait pour empêcher les québécois de liquider une fois pour toutes la dette nationale fictive "due" aux Banksters mondiaux. Nous savons les crimes que ces hommes au-delà de tout soupçons commettent jour après jour, fomentés derrière des portes closes, contre la Terre et Son Peuple.
Moteur-Roue d'Hydro-Québec, l'économie et l'écologie (entrevue de Pierre Maisonneuve) http://www.youtube.com/watch?v=mxvPtKKAOtIMoteur-Roue, sa naissance et sa mort (1/12/1994 - Découverte, journaliste Gilles Provost - Pdg. Armand Couture et André Caillé contre Pierre Couture ing.) http://www.dailymotion.com/video/x5m2nf_moteur-roue-sa-naissance-et-sa-mort_auto
Cela dit, il serait à peu près temps que la vérité sur l'exploitation des gaz de shale soit publiquement divulguée par les grands réseaux d'information avant qu'il ne soit trop tard. N'oubliez pas M. Lépine, que malgré un moratoire potentiellement bidon, qu'il s'agit toujours d'exploiter 20 000 puits situés entre Montréal et Québec. Ce qui serait une véritable hécatombe écologique, humaine et financière pour le Québec
Ne pensez pas que les féroces affairistes avides de profits vite faits vont lancer la serviette sans que nous nous élevions massivement pour protéger notre patrimoine national qu'est l'air, l'eau et la Terre.
Veuillez recevoir mes salutations cordiales,
Jean-Paul Massie (ing.du Gros Bon Sens)
Date: Tue, 15 Feb 2011 13:02:10 -0500
Message de: Pierre Langlois, Ph.D.
Physicien: consultant / auteur
Bonjour,
Voici un texte de Marc Durand, professeur retraité de géologie à l'UQAM (Université du Québec À Montréal pour les correspondants européens). Ce texte est daté de février 2011 et est inclus en document attaché.
Monsieur Durand nous met en garde sur l'aspect le plus pernicieux de l'exploitation des gaz de schiste, soit ce qui arrive après la fermeture des puits, qui sont opérationnels de 3 à 5 ans seulement. Àprès, on les bouche avec du ciment, et on enterre les têtes de puits.
Mais, la pression demeure à l'intérieur de ces puits bouchés, et l'eau très saline présente sous la couche de shale s'infiltre dans le puits après la fracturation. Et là, on espère que les puits bouchés (en acier et en béton), sous pression, dans un environnement salin corrosif, ne vont pas faire comme nos viaducs en béton et en acier après 30 ou 40 ans. Surtout, on espère qu'aucune fissure, si petite soit elle, n'apparaîtra, car les gaz et liquides toxiques, que contiennent encore les puits bouchés, peuvent s'infiltrer dans les moindres petites ouvertures!?!
Comme le dit M. Durand, la question n'est pas est-ce que les puits vont laisser s'échapper des contaminants et GES vers la surface et dans les nappes phréatiques, mais quand cela se produira, 10, 20 ou 40 ans plus tard ? N'oublions pas que l'industrie des gaz de schiste est en opération depuis à peine 5 ans et qu'il y a déjà des fuites importantes qui sont documentées.
Et alors, quand les fuites massives apparaîtront (20 000 puits sont prévus entre Québec et Montréal sur la rive Sud du St-Laurent, et que notre eau sera contaminée de façon irréversible, où seront les compagnies gazières 30 ou 40 ans après la fermeture de leurs puits? Combien pensez-vous que cela coûtera à nos enfants et petits enfants? Quelle qualité de vie auront-ils?
Voici la courbe des gains et pertes monétaires que M. Durand présente dans sa monographie.
Il est clair que le bilan financier est TRÈS NÉGATIF pour les Québécois, et que le bilan environnemental sera EXTRÊMEMENT CATASTROPHIQUE, à terme. Voici un autre graphique qu'on retrouve dans le document de M. Durand, qui montre les différentes possibilités de fuites des puits de gaz de schiste. Les lignes rouges représentent des failles naturelles présentes un peu partout. Les lignes bleues pâles les fuites potentielles. Les puits de gaz naturel conventionnels sont moins problématiques comme l'explique M. Durand dans son document.
Et comment se fait-il que notre gouvernement ne comprend pas le GROS BON SENS et n'agit pas en bon père de famille envers ses citoyens ?!?!
Il semble bien que les citoyens vont devoir faire valoir encore plus haut et fort leurs PRÉOCCUPATIONS TRÈS JUSTIFIÉES. Ne vous gênez surtout pas pour faire circuler l'information vitale que nous fournit M. Durand, que je remercie très sincèrement!
Citoyennement vôtre
Pierre Langlois, Ph.D.
Physicien: consultant / auteur
Tél. 418-875-0380
Courriel: pierrel@coopcscf.com
Site Internet: www.planglois-pca.com
L'information et la solidarité sont les deux piliers des véritables changements
(Voici le 2e texte de Marc Durand en p.j.)Gaz de schiste – un plan d'affaire fortement dans le rouge
Suite à la publication sur La TOILE de mon texte « Gaz de schiste – quelques réflexions d'un géologue » j'ai reçu de nombreux commentaires, dont cette question de Claude Paré :
« J'aimerais que Monsieur Durand éclaircisse deux points. Je sais qu'il a des connaissances sur le béton. - Quelle est selon lui la durée de vie d'un puits tel que construit par l'industrie. Si des failles apparaissent dans ces puits, peuvent-elles devenir des conduits pour les liquides et les gaz. - Les eaux salines et les eaux de fracturation enfouies dans le sous-sol peuvent-elles affaiblir le béton. »
Je n'ai pas lu tous les mémoires présentés au BAPE, mais dans ceux que j'ai lus il n'y en a pas un seul qui pose ou qui traite de votre question, que je reformulerais ainsi : "Quelle est la durée de vie d'un puits - y compris son efficacité dans le temps à servir de "bouchon" sur le forage jusqu'à la fin des temps... et qu'advient-il quand la partie souterraine du puits perd son efficacité suite à la corrosion et autres dégradations ?"
Il y a forcément une échéance; celle-ci est plus longue pour des ouvrages inspectés et entretenus et plus courte pour des ouvrages temporaires; tous les ingénieurs connaissent cette donnée fondamentale ; par exemple le devis pour stabiliser et recouvrir la voûte d'un tunnel de métro n'est pas le même que pour une galerie temporaire dans une mine. Dans le cas du métro, on n'a pas le choix de construire très solide et durable, en plus d'ajouter un programme d'inspection et d'entretien pour toute la durée d'utilisation. On l'a vu récemment avec les viaducs et les ponts; arrivés en fin de vie et avant de préférence, on doit les démolir et les reconstruire à neuf. On ne doit pas prendre de chances de voir un ouvrage dépasser la fin de vie de sa structure. Certains ponts avec un bon entretien durent des siècles ; d'autres mal adaptés à l'usage et aux conditions d'exposition ont une fin de vie après un demi-siècle seulement. Pour un bâtiment temporaire ou encore un ouvrage où l'homme n'a pas accès, la sécurité et la durée de vie sont conçues avec des critères de construction bien moindre.
Tout ce que l'on connaît sur les puits de gaz de schiste, c'est que ce sont des ouvrages dont le design est optimisé pour une durée de vie très courte: les années d'exploitation du puits. Après on bouche (le terme anglais est plus descriptif : cementing), on enterre le sommet de la structure et on revégétalise le site (mémoire de l'APGQ). Il n'y a pratiquement rien de publié pour répondre à l'interrogation de M. Paré, sur la durée de vie de la structure souterraine. Pourtant la question est primordiale, car pour 20 000 puits qui arriveront un jour en fin de vie, et qui seront juste "masqués" avant d'être légués à la géographie locale, il en coûtera combien par année dans 20 ou 30 ans? C'est le silence total sur cette question, car de tout temps dans le domaine minier et pétrolier, ce qui advient des forages n'a jamais été une préoccupation. L'industrie n'a jamais prévu dépenser un dollar pour ça ; les législations les plus récentes dans le monde ne créent des obligations que pour la réhabilitation des sites à la fin de l'exploitation. On oblige les compagnies à prévoir la remise en état de la surface des sites, mais à peu près rien pour ce qui est enfoui.
Des forages qui sont arrivés en fin de vie, qui sont devenus dangereux, d'autant plus qu'on avait oublié leur emplacement, ayant été juste masqués dans le paysage de surface, il y en a des milliers. Aux USA on rapporte de plus en plus de victimes d'explosion en raison des gaz qui remontent par ces vieux forages. Dans la majorité des cas, il s'agit d'anciens forages d'exploration (Appalaches, Colorado) datant du début du siècle dernier. Le problème va prendre une tout autre ampleur d'ici peu, avec la fin de vie des puits de gaz dans des strates ayant subi une intense modification par la technique de la fracturation hydraulique. La technique nouvellement appliquée à grande échelle va laisser à l'abandon des milliers de forages sous les zones habitées, sans que rien ne soit prévu quant aux impacts qui vont surgir en fin de vie des ouvrages.
Précisons ce que nous entendons par fin de vie d'un puits de gaz de schiste. L'ouvrage comme puits d'extraction a une vie de 3 à 5 ans. C'est un dispositif optimisé pour extraire du gaz le plus rapidement et au meilleur coût. Le débit que livre le shale nouvellement fracturé est très élevé au début, puis il diminue de façon logarithmique ou exponentielle. On abandonne le puits sous un débit jugé non rentable ; à cette étape environ 20% du gaz en place est capté. Dans les réservoirs de gaz classique, jusqu'à 95 % du gaz naturel peut être récupéré « Dans le cas des schistes, on s'attend à un taux de récupération de 20 % en raison de la faible perméabilité et en dépit du forage horizontal haute densité et du recours intensif à la fracturation hydraulique » Office National de l'Énergie, L'ABC du gaz de schiste
À la fin de cette période on transforme sommairement le puits d'extraction en un autre type d'ouvrage, qui a pour unique fonction de stopper le débit du gaz dans le puits. Par des obturateurs, des ciments bouchant le tubage, etc. on doit transformerun ouvrage temporaire d'extraction en ouvrage permanent visant une fonction bien différente. Dans la réalité, pratiquement rien ne change dans la structure et la composition du puits, sauf le rajout d'un bouchon permanent. Quelque soit le design du bouchon, le nouvel ouvrage, appelons-le puits-bouchant, ne peut avoir une durée de vie drastiquement modifiée. Pourtant ces bouchons devront résister à perpétuité à la pression du méthane qui va continuer à se libérer du shale fracturé. N'oublions pas que 80% du gaz demeure dans le shale à la fin de l'extraction.
Sous la plaine habitée, l'Utica sera devenu un réservoir extrêmement perméable, contenant toujours ce qui reste de méthane après l'écrémage (20%). Cet énorme volume, 100 m d'épaisseur x 10000 Km2 sera relié directement à la surface par 20 000 puits en lente corrosion ; les tubages d'acier et les coulis d'obturation en présence d'un milieu très salin vont se dégrader. Cela pourra se faire à des vitesses variables d'un puits à l'autre, selon la qualité de la mise en place des forages, tubage et coulis, etc. La durée de vie de chacun de ces puits, c'est le temps avant que la dégradation soit telle que des fuites majeures obligent les autorités à intervenir. Forcément à partir de là il y aura un coût. Ce coût peut apparaître très tôt dans le processus pour certains puits, comme on le constate au Québec sur des puits pour lesquels l'exploitation n'est même pas commencée ; mais en ce moment, c'est à la charge de l'industrie qui est propriétaire du puits. Ça montre que des fuites ça existe, même sur un puits tout neuf.
La figure 1 rassemble les divers chemins que le gaz peut suivre pour atteindre les nappes en surface et les puits d'eau potable (p). Les lettres en bleu clair (A,B,C) montrent les circulations dans un cas où le forage recoupe une faille ou une fracture de grande extension. Cette occurrence pourra arriver dans une proportion des puits qui reste difficile à estimer, car la cartographie géologique détaillée n'est pas vraiment disponible sous les dépôts meubles dans les Basses-Terres du St-Laurent.
Figure 1 : Les diverses fuites possibles pour un puits d'extraction - puits-bouchant.
Dès qu'il y a présence d'une telle discontinuité, le liquide injecté ouvre cette voie et pénètre très loin (A) dans les strates du Lorraine. La circulation est ouverte dès lors en permanence pour continuer dans les lentilles de grès et les autres couches plus perméables. Des fuites de gaz se manifesteront dans les puits artésiens et les habitations qui se situent à proximité de la faille. À noter que le fluide de fracturation ouvre aussi beaucoup plus loin que prévu la discontinuité dans les strates calcaires sous-jacentes (A'). Le Trenton est plus perméable que le shale et il contient des eaux de très grande salinité. Une voie est donc aussi ouverte pour des contaminations salines. Certaines analyses d'eaux de forage indiquent que déjà ce type de problème a probablement déjà été rencontré dans les premiers puits.
Entre le tubage et le roc foré, et entre le tubage de production et le tubage de protection, la qualité de mise en place du coulis peut avoir laissé des vides ; des fractures annulaires peuvent aussi se former pendant l'utilisation intensive du puits. C'est là une origine possible des fuites de gaz qui surviennent dans le puits même (E et K).
En plus de ces possibilités de fuites, il y aura en fin de vie des puits, probablement entre deux et cinq décennies après la fin des opérations, des fuites plus généralisées qui vont survenir progressivement, dans une proportion grandissante des puits abandonnés. Les causes premières seront : 1- la dégradation des aciers et ciments de colmatage 2- la pression du gaz qui va lentement certes, mais sûrement faire de plus en plus pression sur ces ouvrages-bouchons 3- le rééquilibrage des pressions (plus précisément l'état des contraintes) dans le roc fracturé va lentement se réajuster, cisaillant ou déformant localement des sections de tubage. Des strates dans l'Utica tendent à gonfler à l'air libre ; la même propriété en profondeur va tendre à fluer et à refermer un peu avec le temps les fractures ouvertes. Le massif va donc ainsi évoluer vers une diminution de sa perméabilité ; mais ça ne sera pas suffisant pour le ramener à son imperméabilité initiale. Ces micro-ruptures vont au contraire contribuer à libérer encore plus de méthane dans le temps.
On a affaire ici à des structures qui se dégraderont en milieu de salinité extrême, loin dans le substratum de toute possibilité d'inspection et d'entretien, dans un milieu transformé par les opérations de fracturation hydraulique. Les circulations de fluides, eaux salines et méthane vont s'en trouver modifiées. Toutes les structures reliant la surface à l'Utica transformé vont tôt ou tard atteindre un degré de décomposition avancé. Les puits atteindront un état où leur fonction comme puits bouchant ne sera plus opérationnelle. Ça veut dire quoi en clair : des méga problèmes à chacun de ces puits, des moyens de mitigation à mettre en place, des études complexes à entreprendre pour tenter de trouver une solution, des commissions du BAPE pour chaque site ? Voir mon analyse du cas de Mercier dans mon texte précédent. Il y en aura beaucoup sur les 20 000; peut-être entre 250 et 500 nouveaux cas par décennie dans une génération. Des milliards à prévoir dans le budget du Québec.
Si on gardait à perpétuité les têtes de puits accessibles plutôt que de restaurer les sites on aurait déjà une tâche moins complexe, car on pourrait ausculter et voir venir la catastrophe, mais personne ne propose ça nulle part. On indique qu'on devra « restaurer le site » à la fin de l'extraction. En fait ça veut juste dire enterrer le problème et l'oublier jusqu'à ce qui nous éclate en plein visage. Trouver une solution à ce problème à ce moment là sera une tâche impossible à réaliser, tout comme il est impossible d'effacer un puits. Le trou reste là, même si on essaie de le boucher avec autre chose ; cet autre chose n'aura jamais les propriétés du shale intact qu'on a foré et fracturé. Le shale d'Utica a conservé le gaz pendant plus de 400 000 000 ans. Toutes nos techniques présentes et futures n'arriveront jamais à faire aussi bien.
Figure 2 : Plan d'affaire incluant un schéma de la durée de vie des puits.
La figure 2 ci-dessus montre les revenus et dépenses pour le Québec dans son entité globale, c'est-à-dire toute la collectivité. Le plan d'affaire de l'industrie gazière s'arrête avec les étapes 1 et 2 ; il prend fin avec l'arrêt de l'exploitation et le temps requis pour restaurer les terrains en surface. Pendant la première étape (EXPLORATION), la collectivité reçoit chaque année des revenus modestes par le paiement des permis d'exploration, par ex : 10¢/hectare + $100/puits foré. Le Québec a par contre des coûts d'analyse, de surveillance, de déplacement d'inspecteurs, etc. C'est très certainement un bilan négatif à cette étape pour la collectivité. Pendant l'exploitation, les dépenses de surveillance et autres continuent, mais elles sont largement compensées par le paiement de redevances sur le gaz extrait. À la fin de l'exploitation, les compagnies gazières, cessent de payer les redevances. Elles peuvent cesser également de payer le coût des droits miniers, ce qu'elles auront intérêt à faire; la pleine propriété du gisement de gaz retourne au gouvernement. Le diagramme indique que la durée de vie des structures bouchantes reste une inconnue, mais à la question de savoir si il y a une durée de vie: c'est oui sans hésiter. Dans le plan d'affaire actuel, si on se fie aux enseignements du passé, c'est la collectivité qui va assumer les coûts qui vont apparaître fatalement un jour ou l'autre.
Les puits bouchant ne vont pas avoir tous la même durée de vie. Pour un petit nombre, la détérioration va se manifester assez tôt, le gros du peloton plus tardivement et un dernier lot ne pourrait miraculeusement ne présenter aucun signe pendant des générations. Globalement les coûts pourront apparaître tôt, avec une courbe s'amplifiant sans cesse, surtout vers le temps qui correspondra à la durée de vie moyenne des ouvrages (figure 2).
Quels qu'en soient les paramètres, le plan d'affaire de Gaz-Québec Inc., c'est-à-dire nous la collectivité dans ce dossier, sera une opération fortement déficitaire. Un seul gagnant: les compagnies gazières qui nous auront passé un beau sapin ; c'est le nom officiel des têtes de puits (Christmas tree) et ce n'est pas par hasard ; c'est un signe du destin qui nous dit d'allumer les lumières pendant qui est encore temps…
Marc Durand, doct-ing géologueProfesseur retraitédépt. Sciences de la terre, UQAMShefford, février 2011
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