2 avril 2011

Le gaz de schiste, c'est de la bombe! L'inspection visuelle fait foi. Une fuite dont le débit est estimée à moins de 300 m3 / jour... n'est pas considérée comme une fuite. Pourquoi faire compliqué... ?



Des alchimistes d'un nouveau genre ont découvert comment transformer la pierre en gaz... et les nappes phréatiques en mixtures hautement toxiques. Le gouvernement leur distribue des permis d'exploration minière à la volée. En toute discrétion, naturellement...

Sous les pavés, la plage. Et sous la plage, le gaz. Beaucoup de gaz. Les compagnies pétrolières avancent des chiffres étonnants : nous serions assis sur une cinquantaine d'années de consommation nationale. Mais ce gaz de schiste est très difficile à extraire. Contrairement au gaz "conventionnel", il ne suffit pas de forer et d'attendre en gazouillant que l'hydrocarbure gicle à la surface.
En fait, le gaz de schiste est emprisonné dans la roche. Pour l'en libérer, il faut creuser un dense réseau de petits forages puis y balancer des milliers de tonnes d'eau à haute pression permettant d'exploser la pierre et d'en extraire la substance (entre 100 et 200 millions de litres d'eau par puits). Petit détail : pour que l'opération fonctionne, il faut auparavant incorporer à la mixture quelques composants fort peu recommandables, toxiques, voire cancérigènes : benzène, formaldéhyde, toluène, xylène, naphtalène... et bien d'autres, que les compagnies ont une fâcheuse tendance à vouloir cacher. Un jeu de grands enfants... naïfs et inconscients.
Eau et gaz à tous les étages (même au sous-sol)...
Au Canada, on vient de s'apercevoir que 11 des 31 puits en activités présentaient des fuites. C'est à dire que du gaz de schiste s'échappe hors des tuyaux, largué dans l'atmosphère ou dans les sols. Dans les nappes phréatiques, aussi. Aux États-Unis, en deux et demi, 1435 infractions à la loi ont été relevées en Pennsylvanie par la Pennsylvania Land Trust Association, une association de surveillance environnementale. Et autant d'infractions et d'avertissements relatifs à la gestion des déchets toxiques. Curieusement, les exploitants en décomptent beaucoup moins... Pour une bonne raison : pour détecter des fuites, les détecteurs de méthane ne sont pas obligatoires, c'est l'"inspection visuelle" qui fait foi. Et une fuite dont le débit est estimée à moins de 300 m3 / jour... n'est pas considérée comme une fuite. Pourquoi faire compliqué... ?
Catastrophes écologiques
Résultat : les sols concernés s'érodent à grande vitesse et les sédiments pollués envahissent cours d'eau et nappes phréatiques. Environ 20% des fluides injectés remontent à la surface. Souvent mal gérés, une partie se retrouve dans l'environnement proche des zones de forage. Sans parler des 80% qui restent en profondeur et qui resurgiront bien un jour ou l'autre, mais c'est un détail. Autre souci : ces fuites de gaz, qui rendent parfois l'eau du robinet... inflammable, comme l'a montré le documentaire Gasland (voir ci-dessous). Que du bonheur...
De l'eau dans le gaz...
Selon Corinne Lepage, c'est jusqu'à 5% du territoire français qui pourrait prochainement faire l'objet de recherches en gaz de schiste. Pourtant, ces récentes décisions ne sont guère médiatisées. Considérant que les sous-sols concernés sont bien trop étendus, aucune information préalable des responsables locaux n'est nécessaire (hormis les préfets). Et, depuis trois mois, des élus découvrent régulièrement, par hasard, que des explorations sont en cours juste sous leurs pieds. Mais, devant la montée des critiques, le 10 février dernier, la ministre de l'Écologie Nathalie Kosciucko-Morizet a froncé les sourcils ; elle a sommé les industriels engagés dans l'exploration de gaz de schiste de "prouver" qu'ils peuvent forer "autrement qu'à l'américaine". Total et consorts (dont le frangin Balkany, grand ami de notre président) doivent en être tout retournés...
"Le monde est dangereux non pas à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire"
Albert Einstein.

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----- Message d'origine -----
Envoyé : 8 mars 2011 13:13
Objet : Le gaz de schiste, c'est de la bombe! L'inspection visuelle fait foi. Une fuite dont le débit est estimée à moins de 300 m3 / jour... n'est pas considérée comme une fuite. Pourquoi faire compliqué... ?


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